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Sandra Moussempès
Cadre - la nuit - habitacle rouge

alligatorzine | zine

Extract from "Vidéographia"
All vocals, melodies and poetry: Sandra Moussempès
Sound designing: Frédéric Daclon

La chaleur des plateaux, on peut extraire cette chaleur.
« Votre corps soutient une veilleuse, vous êtes alangui » — titre du premier dialogue —

Le héros se dit subjugué.

Lorsque vous êtes dans cet hôtel de Santa Monica vous avez vue sur la mer, vous êtes à l’intérieur d’un décor acheté par plus de 900 chaînes de télé.

Vous aimez le bleu qui facilite la pensée positive, la blancheur des murs rappelle la Grèce mais à L.A. il ne fait jamais ni trop chaud ni trop froid « j’aime la qualité de vie, nos enfants vont dans une école privée » ou toute autre dialogue en vente fera l’affaire.

Elle se promène sur la plage, cette mer n’est pas à proprement dire un lieu de baignade, on y trouve des requins et l’idée que s’en font les californiens

- Nous nous déplaçons en voiture, je vois, vous n’aimez pas la voiture, il faudra vous y faire, ça et la salle de sport.

La lumière rouge s’intensifie, les visages se plissent, 1979 ou peut-être 1982, pas de mouvements de foule, le groupe Cocteau Twins très apprécié par les jeunes californiens de l’époque, à L.A. il

Y avait de faux punks qui vivaient dans des villas cossues, ils organisaient des parties dans les patios de leurs parents chirurgiens esthétiques

[j’y ai rencontré une femme brune qui ressemblait à Mia].

Mais aussi des réalisateur arty et des acteurs en pleine ascension; parfois les serveurs devenaient des stars, peu de temps après, mais personne ne savait réellement se perdre comme ici.


Dialogues numérotés de 1 à 13

- J’ai envie de relire des livres, les livres me stimulent et me rendent plus fort, au cinéma (l’image fait tout) il y a cette buée sur la caméra qui empêche de voir en profondeur, c’est très séduisant d’être guidé par une atmosphère

- on peut être attiré par le silence et vouloir que le son nous guide

A L.A. deux femmes s’embrassaient, je me souviens de ce moment; était-ce une simple publicité pour un porno vintage aux couleurs passées (esthétique très courue dans le milieu du design) ?

- j’observais ces deux femmes blondes, nues qui avaient gardé de longs colliers de perle, dans un fauteuil en osier, la lumière était bleue, leur blondeur était bleue, et ce bleu s’entremêlait en diverses strates, avec leurs jambes et leur chevilles pour devenir mauve sur la photo une fois agrandie.

Sous-main rouge, première fenêtre

Rectangle, transparence, bordures sombres

L’héroïne devenait un second rôle de second plan cataloguée pin-up en devenir, dans ce film indépendant, elle trimait (la qualité de l’image fait tout)

- On l’appellera Mia, blonde, père allemand, mère irlandaise, physique Hitchcockien mais sans l‘ambivalence, courbes pleines, Mia porte une perruque brune qui met en valeur ses yeux bleus et la pâleur de son teint.
(Dans ce pensionnat, personne ne sait qui est qui, personne ne sait qui est soi)

- mais c’est pourtant la même femme, j’en suis sûr je l’ai reconnue
- en effet, mais l’image ne fait pas tout


Hypothèses diverses alors

- Je ne suis pas allée au cinéma depuis des années mais je me suis intégré dans ma liste de films introuvables

Questionnements, points d’interrogations
Reprise de dernière phrase
Mobiles, suppression d’adjectifs

- La scène finale ne m’a rien fait

                                        en fait si, elle est anéantie
                                        dans une maison sculptée
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15 heures, devant le lotissement à peine sorti de terre, les résidents viennent d’avoir les clés, ils ouvrent la porte de leur villa

Une forme de soumission
Ils fricotent entre eux

J’ai fait des rêves répétitifs : je suis presque superstitieuse quand je me tais

Aucune phrase ne semblait réellement positive malgré le bleu
« Fraichement reçue »

Fondu au noir
Thèses des survivants qui en ont gros sur
Pseudos & mémento pour les oublier
Quelque chose de bien venu : le remplacement de la rumeur par une note stridente

« Tu entres dans un nouveau cycle tu vas voir rien ne sera pareil, ou plutôt tu ne verras rien car tout aura changé »

Rien ne doit être explicable si l’explication est la seule chose qui reste

Quelque chose de plus court
- « cette pute t’a salement entubé »

D’autres fonctions que l’accès direct à la mer : la déchetterie devient décente
On pourrait dire chaudière au fioul si tout n’avait pas été embarqué

Avec moi comme rallonge
Je parie que tu es
Souriant je sens que tu me veux du bien



This material is © Sandra Moussempès
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