A vrai dire il ne faut pas expliquer la série des lits
À la hausse en flèche ni la musique modale
De la chair quotidienne qui s’ouvre tard
Comme le court de tennis que je fréquente près du lac
Pense torsion et mords-toi la lèvre
Entre pute et loup il y assez de poudre
Pour faire trois lignes de plus
Autrefois mais pas maintenant
Membres fantômes refaites ma chanson
La rumeur court que son tempo brut
Veut ma peau
ii.
Je l’ai toujours soupçonnée d’être un courrier
pour le camp narratif
Après que la plage ait perdu de son sex-appeal
Comme une échelle pour le sous-sol calée par la mélancolie
Quelque chose sur la transparence en tant que moyen d’accéder
Aux récits me fait fuir la scie circulaire
Dans ta tête
Une querelle avec poêles nues minuscules tâches blanches au plafond
Fait jouer le joker celui des pailles et des gitanes
Celui de la mémoire et des ruines entre ses doigts
La cigarette martyre s’écrase sur le pont
jupe hula-hoop suit puis ballerines, débardeur
en dentelle sans aucun ordre particulier
iii.
Elle est venue à moi en rêve comme si elle venait de sortir d’une cabine d’essayage
Reconnaissance chatoyante du beau temps phantasmatique sous lequel je peine
On imagine toujours que les verbes auxiliaires vont renvoyer
Notre regard, vont revenir sur nos pas à la cabane striée
De notre premier été
Céline sait bien que non, pas vrai
Texte extrait du livre Cleavage, Roof Books, New York, 2004